Le 19 novembre, le Comité olympique canadien a annoncé la création d’un programme visant à récompenser les entraîneurs et les entraîneures dont les athlètes remporteront des médailles olympiques. Dès les Jeux olympiques de Londres en 2012, les entraîneurs et les entraîneures d’athlètes qui gagnent une médaille d’or recevront 10 000 $, et ce montant sera de 7 500 $ pour une médaille d’argent et de 5 000 $ pour une médaille de bronze, le tout en fonction de la discipline sportive.
Le moment choisi pour faire cette annonce était très intéressant car, cette même semaine, nous avions discuté de la reconnaissance des entraîneurs et des entraîneures sur la page Facebook Coach.ca. J’avais alors posé cette question : «Il est étonnant que, lorsqu’un ou une athlète remporte une médaille, l’entraîneur ou l’entraîneure n’ait pas également toujours droit à de la reconnaissance.» Les gens qui ont commenté ont fait des remarques judicieuses, comme l’illustre l’échantillon ci-dessous.
«La plupart des entraîneurs et des entraîneures que je connais, moi compris, comprennent que c’est l’athlète qui mérite les acclamations. [Vous] ne pouvez pas bien entraîner, et encore moins [produire] une performance qui débouche sur une médaille, si vous [n’avez] pas un athlète déterminé, travaillant et réceptif à l’entraînement.» – Jacy Jean.
Chris Patterson s’exprime avec éloquence dans son commentaire : «La reconnaissance des entraîneurs et des entraîneures peut prendre plusieurs formes. J’entraîne au niveau communautaire et j’ai la reconnaissance des parents qui savent que l’entraînement demande beaucoup de temps et qui me remercient à chaque semaine. La reconnaissance, c’est aussi lorsque les joueurs veulent bien jouer à chaque match, et qu’ils sont malheureux lorsqu’ils n’y parviennent pas (sans que je dise un mot). La plus belle marque de reconnaissance que j’aie jamais eue, plus encore qu’une médaille ou un trophée, m’a été offerte quand j’étais entraîneur de soccer pour les moins de 5 ans. Après le dernier match de la saison, un des joueurs s’est approché de moi, m’a serré dans ses bras et m’a dit merci.»
Si je me fie aux propos des entraîneurs et des entraîneures avec qui j’ai eu des discussions et des entrevues au fil des ans, je pense que la plupart d’entre eux et elles préfèrent travailler en coulisse et considèrent que les succès de leurs athlètes sont une marque de reconnaissance. Je suppose toutefois que la question est de savoir si cela est suffisant. Je crois qu’au niveau communautaire, où le temps que les entraîneurs et les entraîneures doivent consacrer à leur travail est moins énorme, ou encore lorsque l’entraînement est une activité qui est exercée à temps partiel, les récompenses en argent ne sont peut-être pas aussi importantes. Mais est-ce que ces nouvelles récompenses vont permettre de garder un plus grand nombre d’entraîneurs et d’entraîneures de haute performance au service des équipes nationales? Beaucoup de nos meilleurs entraîneurs et entraîneures ont quitté le Canada pour travailler dans d’autres pays, y compris la championne paralympique Chantal Petitclerc, qui vient d’annoncer la semaine dernière qu’elle pliait bagage pour œuvrer avec UK Athletics. Elle va travailler avec son ancien entraîneur Peter Eriksson. Serait-il resté au Canada si ce programme avait existé lors des Jeux de Beijing?
Qu’est-ce que VOUS pensez? Quelles répercussions cette annonce aura-t-elle sur les entraîneurs et les entraîneures du Canada? Croyez-vous que davantage de personnes voudront être entraîneurs ou entraîneures d’une équipe nationale en raison de ce programme? Croyez-vous que ceci les motivera à exercer leurs fonctions pendant plus longtemps? Ou est-ce simplement la cerise sur le gâteau? Faites-nous savoir votre opinion!