Comme le démontre sa rapide ascension dans le monde de l’entraînement, Dallas Ludwick s’y connaît en plongeon. Entraîneure en chef du Manitoba Regional Diving Centre (MRDC) et entraîneure de l’équipe nationale senior de Diving Plongeon Canada (DPC), Dallas Ludwick s’est entretenue avec Sheila Robertson à propos de sa carrière, des avantages du Programme d’apprentissage en entraînement d’une équipe nationale (PAEEN) de l’ACE et de sa plus récente aventure.
En tant qu’athlète, vous avez abandonné la gymnastique pour le plongeon. Qu’est-ce qui vous a attirée vers le plongeon?
J’aimais la gymnastique. Cependant, lorsque j’avais 13 ans, j’ai subi une fracture de cartilage et j’ai dû abandonner ce sport. Je ne me souviens pas d’avoir choisi le plongeon. J’ai toutefois le souvenir de marcher dans le vestiaire de la piscine Pan Am (à Winnipeg) et de tomber amoureuse du plongeon dès la première journée. Les Hansen, mon premier entraîneur, rendait le plongeon tellement attrayant et il était très encourageant.
À quel moment et pour quelles raisons l’entraînement est-il apparu dans votre vie?
J’ai commencé à donner des cours «Apprendre à plonger» à un moment où je plongeais encore. Au cours de ma dernière année, j’avais une blessure tenace à l’épaule et j’ai décidé d’abandonner le plongeon après les Jeux d’été du Canada de 1997. Au mois de septembre suivant, j’ai commencé à entraîner au club Pan Am.
Aviez-vous l’intention de faire de l’entraînement une carrière?
Pas du tout. J’allais à l’Université de Winnipeg et j’avais l’intention de devenir physiothérapeute. Mais j’ai aimé l’entraînement dès le début et j’entraînais un groupe de jeunes qui, après seulement quatre mois avec moi, avaient accompli des progrès au point de pouvoir passer à un niveau supérieur. Puis deux athlètes du groupe de jeunes de 10 et 11 ans que j’entraînais se sont qualifiés pour leur catégorie d’âge pour les championnats nationaux de 1998. Je ne m’attendais pas à vivre un tel succès si rapidement. Mais le fait d’avoir été entraîneure durant ces championnats nationaux m’a vraiment donné envie de faire progresser mes athlètes, et tout s’est enclenché à partir de ce moment, même si j’ai eu l’intention d’être physiothérapeute durant plusieurs années.
Qu’est-ce qui vous a fait changer d’idée?
Plusieurs raisons, comme le succès obtenu aux championnats nationaux durant cette première année. En 2002, Cameron McLean a été le vainqueur aux trois mètres dans la catégorie 12 et 13 ans et a remporté la médaille de bronze à la plateforme. De plus, tous les jeunes que j’entraînais se sont rendus en finale dans au moins une épreuve. Lorsqu’un tel succès se produit, des yeux se tournent vers vous. En 2003, Cam a été le vainqueur au un mètre et s’est qualifié pour les Jeux panaméricains juniors, au Brésil. Une bourse de perfectionnement professionnel de l’Association canadienne des entraîneurs et d’autres appuis financiers m’ont permis de me rendre à cette compétition, qui a été un moment fantastique. Au sein de cette équipe, avec des entraîneurs comme César Henderson, Tommy McLeod et Andrée Pouliot-Deschamps, j’ai beaucoup appris. L’ambiance dans l’équipe était d’un grand soutien, et la combinaison de personnalités était parfaite. Cam a remporté une médaille d’argent, et nous avons battu les États-Unis! En 2004, j’ai été nommée «Entraîneure par groupes d’âge de l’année».
Suiviez-vous des formations en entraînement?
En 2000, David Telles-Langdon, le directeur de l’Institut national de formation des entraîneurs – Manitoba, m’a incitée à me lancer après avoir terminé le Niveau 3 Théorie du Programme national de certification des entraîneurs. J’ai donc commencé cet automne-là. Durant cette période, j’ai noué une amitié avec Patti Howes (escrime) et Lainie Wintrup (hockey sur glace) et nous avons beaucoup parlé du mode de vie, des difficultés associées à l’entraînement mais aussi des joies qui en découlent, et nous avons souligné les réussites de chacune d’entre nous. Au terme de ma formation, j’ai commencé à envisager sérieusement d’être entraîneure à temps plein. Toutefois, j’ai abandonné en 2006, après avoir pris conscience que mon milieu de travail ne me convenait pas. Dire adieu à mes jeunes a été la chose la plus difficile que j’aie effectuée au cours de ma vie.
Mon conjoint et moi avons ensuite voyagé durant un an, et à mon retour, je me suis inscrite à une école de photographie, quelque chose que j’avais toujours voulu faire mais qui n’était pas possible quand j’entraînais.
Je savais que j’entraînerais de nouveau un jour, mais j’ignorais comment et à quel moment cela surviendrait. Après mon voyage, j’ai indiqué à DPC que j’étais disponible. Cela a coïncidé avec la transition vers le contexte Compétition – Développement, et j’ai été gestionnaire-consultante de projet durant trois années. Je crois que je me suis améliorée en tant qu’entraîneure même si je ne travaillais alors pas avec des athlètes parce que j’ai pu parler de toutes sortes de choses avec les meilleurs entraîneurs et entraîneures au pays et regrouper toutes les connaissances d’une façon logique qui pouvait être enseignée à d’autres entraîneurs et entraîneures.
Cette expérience a-t-elle confirmé votre désir d’entraîner de nouveau?
Oui, et à la demande d’un athlète, je suis retournée à la piscine Pan Am en tant qu’entraîneure indépendante.
À quel moment le PAEEN a-t-il pris de l’importance?
Lorsque DPC a dit que j’étais une candidate idéale. Il s’agissait d’une occasion enthousiasmante de nouer des relations avec d’autres entraîneures, et j’étais touchée par la confiance que manifestait DPC à mon égard. J’aime travailler avec mon mentor, Michel Larouche. Il est l’une des personnes les plus cultivées au monde, un étudiant sérieux du sport et un expérimentateur. Il tente des choses, va jusqu’au bout et repousse constamment les limites, alors lorsque j’ai une idée, il me dit : «Essaye et tu verras ce qu’il arrivera».
Comment le PAEEN vous a-t-il aidé à progresser?
D’un point de vue financier, il a été d’une grande aide durant la première année, car il m’a permis d’être présente à toutes les compétitions auxquelles ont pris part mes athlètes et de travailler avec Michel. J’ai également alors pu assister à plusieurs rencontres internationales, j’ai donc acquis une connaissance du circuit des Grand Prix senior. Cela a été très important.
Lorsque j’ai rédigé mon rapport sur mon expérience depuis ma première année jusqu’à présent pour les autres entraîneures du PAEEN durant l’atelier Les entraîneures, j’ai trouvé très bénéfique de revenir sur le passé, de réfléchir à tout ce qui s’était passé et de remarquer à quel point j’avais progressé. J’avais mis au point un système par phases pour corriger les techniques. Il s’agissait d’une approche assez différente, mais le PAEEN m’a encouragée à continuer et à faire les choses à ma façon. Faire partie de la «communauté» du PAEEN a été formidable, et l’atelier était fantastique. J’ai eu l’occasion de parler avec les autres apprenties et d’écouter de grandes entraîneures, mais aussi de prendre part à des activités merveilleuses... Bref, du plaisir sans arrêt!
Conseilleriez-vous à d’autres femmes de faire de l’entraînement une profession?
Assurément, et je les invite à ne pas se gêner. À assister à des conférences. À rencontrer des gens. À participer à tout ce qui est pertinent. À obtenir toutes les informations disponibles.
Mitch Geller, le chef principal technique de DPC, a utilisé le mot «acharnée» pour vous décrire.
J’imagine que la plupart des personnes diraient la même chose. Je suis du genre «tout ou rien». En ce moment, tout est excitant : j’ai l’occasion de bâtir un club à ma façon, parce qu’en septembre 2011, mon programme, Revolution Diving, aussi connu sous le nom de MRDC, a été regroupé avec le Pan Am Diving Club.
Comment expliquez-vous vos succès?
J’accorde beaucoup d’importance à l’approche séquentielle, je tiens rigoureusement à faire les choses de la bonne manière et je tente de faire preuve de créativité le plus possible. Je propose un tas de possibilités pour exécuter quelque chose correctement. Avec le regroupement, je suis passée de cinq à trente athlètes et je compte maintenant sur une équipe de trois entraîneurs et entraîneures adjoints enthousiastes et prêts à apprendre. Tout le monde est excité en pensant à l’avenir.