Leslie Sproule, EPA, a quitté la présidence du Comité de licence et d’enregistrement de l’ACE après dix ans de service.
Trois fois entraîneure aux Jeux olympiques, elle a aussi agi comme consultante et éducatrice internationale au nom de l’organisme.
Ses collègues de travail estiment qu’elle a joué un rôle clé dans le développement de la profession d’entraîneur.
« Leslie a une vision très nette de l’influence que les entraîneurs peuvent exercer sur l’expérience sportive », souligne Shelley Coolidge, EPA. À la tête du Comité d’examen par les pairs, elle évaluait rigoureusement chaque demande avant de décerner ou non le titre d’entraîneur professionnel agréé.
Comme entraîneure et leader, elle a participé à la mise en place de normes éthiques, et a toujours mis un point d’honneur à ce qu’elles soient respectées. « L’examen par les pairs est régi par des processus très stricts, et il n’était pas question d’en dévier », raconte Coolidge.
Au fil des ans, Sproule a donc laissé son empreinte sur le milieu. « Sa passion peu commune et sa riche expérience à tous les niveaux d’entraînement font d’elle un atout inestimable », explique Wayne Parro, EPA et conseiller principal en entraînement à l’ACE.
Le dévouement de Leslie envers notre profession a toujours été exemplaire ~ Lorraine Lafrenière, chef de la direction de l’ACE.
Sproule a créé et développé un programme national de sensibilisation à la natation artistique qui prévoyait du mentorat d’entraîneurs, ainsi qu’un programme d’identification des talents misant sur une approche holistique du développement de l’athlète. On lui doit aussi l’organisation et la gestion des sélections, camps et compétitions de l’équipe nationale.
« Le dévouement de Leslie envers notre profession a toujours été exemplaire », remarque Lorraine Lafrenière, chef de la direction de l’ACE.
Tout au long de sa carrière, Sproule a milité ardemment pour un entraînement de qualité qui enrichit la vie des athlètes. À ses débuts, en 1979, le concept de l’entraînement comme métier commençait à peine à s’implanter au pays. « J’étais chanceuse d’être rémunérée, c’était rare à l’époque, se souvient-elle. Il n’y avait pas de contrats, de politiques, de code d’éthique ou de vérifications des références ou des antécédents judiciaires. À la lumière du professionnalisme et du souci de la sécurité actuels, nous avons fait du chemin. »
D’ailleurs, si le Programme des entraîneurs professionnels a évolué, Sproule aimerait que le métier devienne un jour une profession réglementée au pays.
Partisane des mesures visant à protéger les athlètes, elle est d’avis que la réglementation crée des environnements plus sécuritaires pour ceux-ci, en plus de favoriser la formation de meilleurs entraîneurs. « Chapeau à l’ACE, qui a mis en place un système de points de perfectionnement professionnel pour les entraîneurs certifiés du PNCE, note-t-elle. C’est une approche brillante, car elle incite les entraîneurs à actualiser leurs compétences et à continuer d’apprendre auprès de sources variées. »
Sproule a aussi préparé activement la relève en mettant de l’avant et en développant les qualités professionnelles qu’elle juge essentielles à l’exercice du métier. Selon elle, « l’entraînement repose d’abord sur des comportements éthiques et respectueux, et sur l’art de communiquer et d’écouter ».
« Un entraîneur doit créer un environnement d’apprentissage agréable, stimulant et sécuritaire pour ses athlètes », ajoute-t-elle. Elle croit aussi qu’il n’y a rien de tel qu’un langage corporel positif et dynamique pour les motiver et les inspirer.
Premières influences
La passion de Sproule ne date pas d’hier : « À 12 ans, je savais déjà que je voulais faire ce métier. »
Si elle a eu si tôt la piqûre, c’est grâce à Fran Heath, qui a travaillé pendant plus de 10 ans auprès de son équipe de natation artistique. Elle explique que Heath fut pour elle un vrai modèle, déléguant le leadership aux athlètes et créant un programme de mentorat dans le cadre duquel les filles les plus âgées du club prenaient sous leur aile leurs cadettes.
À 12 ans, je savais déjà que je voulais faire ce métier.
Depuis, Sproule est elle-même devenue une leader dans son domaine, se distinguant par sa diligence, son éthique irréprochable et sa vision ambitieuse de la profession.
Entraîneure professionnelle agréée (EPA), elle a travaillé dans 26 pays, participant aux Jeux olympiques de Sydney, d’Athènes et de Londres et à quantité de championnats du monde, de Jeux panaméricains, de championnats du monde junior et d’autres rendez-vous majeurs de la FINA. Elle a ainsi voyagé un peu partout, et vécu certaines de ses expériences d’entraînement les plus marquantes à l’étranger.
Faits saillants professionnels
Son meilleur souvenir? Son travail en Malaisie de 1996 à 1998. Ce pays venait tout juste d’être nommé hôte des Jeux du Commonwealth. La natation artistique était au programme, mais là bas, on ne connaissait pas du tout ce sport et il n’y avait pas d’équipe. Grâce à une subvention de l’ACDI, Sproule s’est donc rendue sur place avec d’autres entraîneurs canadiens, histoire d’initier les gens et de former une équipe capable de compétitionner.
C’était tellement agréable de développer quelque chose à partir de zéro. Sur le bord de la piscine, pendant les Jeux, j’étais si fière de ces filles.
« À notre arrivée, il n’y avait pas d’athlètes, d’entraîneurs ou d’infrastructure », se souvient-elle. Les visiteurs ont donc recruté des étudiants et des enseignants dans l’espoir d’en faire des athlètes et des entraîneurs, et veillé à leur formation et à leur perfectionnement. Puis lors des Jeux, la Malaise a récolté une note respectable de 74 – un véritable exploit, considérant où elle en était deux ans plus tôt. « C’était tellement agréable de développer quelque chose à partir de zéro, ajoute Sproule. Sur le bord de la piscine, pendant les Jeux, j’étais si fière de ces filles. J’ai vécu là un des moments forts de ma vie. »
Et maintenant?
Sproule dirige présentement l’équipe senior d’Aruba pour les épreuves en duo, en vue des qualifications olympiques qui se tiendront à Tokyo ce printemps. Elle siège également au conseil d’administration du Alberta Sports Hall of Fame and Museum, dont elle préside le comité des mises en candidature.
Son dynamisme et son expertise laisseront leur marque à l’ACE. « Leslie était si rigoureuse et exigeante qu’elle laisse de grands souliers à chausser », observe Shelley Coolidge.
Cela dit, ce sont les petits succès quotidiens qui alimentent la flamme de Sproule. « En tant qu’entraîneurs, nous sommes là pour aider les athlètes à réaliser leurs rêves, dit-elle. De les voir atteindre leurs objectifs justifie tous nos efforts. »