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Diversité et inclusion au sein d’organisations nationales sportives (ONS)

Rapport original rédigé par : Sport Law & Strategy Group. (2019).

Résumé

Résumé rédigé par : Baribeau, C., Boyer, A. & Demers, G. Département d’éducation physique, Université Laval. 

Pour demander le rapport complet, veuillez envoyer un courriel à research@coach.ca.

Soutien de l’Association canadienne des entraineurs

En 2019, l’ACE a mené une étude sur les initiatives des fédérations sportives nationales sur les sujets de la diversité et l’inclusion en coaching. 50 fédérations ont répondu au sondage. 

L’ACE a demandé aux fédérations quel soutien elle pourrait apporter au sein du système sportif canadien et quels rôles elle pourrait avoir dans les initiatives de diversité et d'inclusion dans chaque organisation. 33 fédérations ont proposé que l’ACE mette plus de programmes et services en place, comme un guide réunissant les meilleures pratiques des fédérations nationales. Certains mentionnent également le désir de voir ce qui se passe dans les autres sports afin de s’en inspirer. D’autres proposent la création de politiques communes. 

De plus, certains répondants (32 fédérations) proposent la création de formations en lien avec l’inclusion, par la mise en place de modules d’apprentissage en ligne. Ces formations pourraient s’adresser aux employés des organisations, mais également aux entraineurs(es). Elles auraient comme objectif de former ces derniers sur les différentes problématiques d’inclusion au sein du système sportif. Enfin, une des suggestions souvent mentionnées est d’augmenter le financement accordé aux fédérations afin de les soutenir dans la création de leurs initiatives pour l’inclusion et la diversité. Malgré cette recommandation, les fédérations sont tout de même conscientes que ce n’est pas le mandat de l’ACE. Ainsi, le constat est clair selon les fédérations. L’ACE pourrait soutenir de maintes façons ces dernières afin d’améliorer la diversité et l’inclusion.

Capacités et niveau de préparation des fédérations en lien avec l’inclusion

Dans le but de comprendre plus en détail l’état de la situation sur la diversité et l’inclusion dans les fédérations sportives, l’ACE a utilisé les services de NANOS pour mener des entretiens avec 15 organisations. 

Les organisations ont été invitées à noter, sur une échelle de 1 à 10, leur capacité et leur niveau de préparation à œuvrer pour la diversité et l'inclusion. Pour leur capacité, la moyenne se trouve à 6.9/10 alors que pour leur niveau de préparation, la moyenne est de 7.3/10. Plusieurs répondants ont mentionné l’importance de travailler sur certaines initiatives d’inclusion et de diversité, mais se trouvent face à un manque de temps et de ressources considérable pour y arriver. Certaines fédérations indiquent qu’elles ont déjà des idées concrètes d’actions à poser et connaissent des stratégies pour les mettre en place. D’autres, surtout les plus petites organisations, font face à de nombreux défis, tant au niveau des ressources que de leurs capacités à mettre en place ce genre d’initiatives. 

Finalement, les personnes rencontrées qui veulent mettre en place des initiatives concernant l’inclusion et la diversité considèrent que leurs capacités limitées rendent la tâche plus difficile.

Groupes sous-représentés : les Autochtones

Dans le but de comprendre plus en détail l’état de la situation sur la diversité et l’inclusion dans les fédérations sportives, l’ACE a utilisé les services de NANOS pour mener des entretiens avec 15 organisations. Des questions portant sur leurs initiatives en lien avec l’inclusion et la diversité pour des groupes sous-représentés leur ont été posées. 

Les répondants (15) ont été questionnés sur l’importance accordée à l’inclusion des peuples autochtones pour leur organisation sportive. Les résultats ont donné une note moyenne de 7.1 sur 10. Les participants indiquent que cette note reflète la réalité vécue au Canada et que les Autochtones représentent une partie importante du pays. 

L’ACE a questionné les organisations sur les différentes actions qu’elles mettent actuellement en place. Les plus importantes sont : des projets pilotes ciblant les peuples autochtones, des partenariats avec des organisations sportives autochtones et des modules de coaching pour les autochtones. L’ACE a également questionné les fédérations sur les défis actuels auxquels elles étaient confrontées. D’abord, les organisations mentionnent qu’elles manquent de capacité et de ressources pour cibler spécifiquement les communautés autochtones. Elles mentionnent également avoir besoin d’en apprendre davantage sur la façon de les rejoindre et d’accéder aux ressources actuellement disponibles. 

En conclusion, les organisations questionnées accordent une grande importance à l’inclusion des autochtones. Certaines travaillent sur des demandes de financement supplémentaire. D’autres témoignent de la nécessité d’inclure les communautés autochtones puisqu’elles apportent différentes perspectives.

Initiatives pour la diversité et inclusion

En 2019, l’ACE a mené une étude sur les initiatives des organisations sportives nationales sur les sujets de la diversité et l’inclusion en coaching. 50 organisations nationales ont répondu au sondage. 

Les répondants ont d’abord noté de 1 à 100 leur niveau de préparation à implanter des initiatives liées à la diversité et l’inclusion. Les statistiques démontrent que le taux moyen est de 60%. Ensuite, les fédérations ont été questionnées sur les capacités de l’organisation et du personnel à implanter des initiatives sur la diversité et l’inclusion. Une majorité des répondants (75%) détiennent une faible ou une moyenne capacité, et ce, pour plusieurs raisons. Trois aspects problématiques sont souvent cités: le personnel, le temps et le financement. D’abord, les organisations stipulent que le dossier inclusion/diversité n’est pas assigné à un poste en particulier. Personne ne prend donc l’initiative de s’en occuper. En raison d’un manque de temps, certaines organisations concentrent leurs efforts sur la performance au détriment de l’inclusion et de la diversité. Enfin, le financement est souvent absent, ce qui limite la possibilité de mettre en place des initiatives. 

En terminant, certaines fédérations ont décrit des initiatives concrètes qu’elles mettent en place : la création de comités sur la diversité et l’inclusion, la création de politiques qui concernent l’équité des genres, des remises de bourses pour les entraineures afin de favoriser le 50/50, la création d’un guide des entraineurs pour l’inclusion LGBTQ12S, etc. Outre les quelques initiatives sur l’inclusion, la plupart sont axées sur l’environnement sécuritaire en sport.

Mesurer et suivre les groupes sous-représentés

Dans le but de comprendre plus en détail l’état de la situation sur la diversité et l’inclusion dans les fédérations sportives, l’ACE a utilisé les services de NANOS pour mener des entretiens avec 15 organisations. 

Les organisations ont été questionnées sur leurs façons de mesurer et de suivre l’inclusion des groupes sous-représentés au sein de leur organisation. D’abord, les organisations ont indiqué qu’elles étaient en mesure de suivre l’inclusion des femmes en relevant le nombre d’entraineures, de femmes occupant des postes de direction, de femmes dans leur conseil d’administration et le nombre de femmes au sein des comités. Certaines organisations sont également capables de comptabiliser le nombre de membres et de participants qui sont des femmes. 

Certaines organisations indiquent qu’elles sont capables de suivre le nombre de personnes avec un handicap, principalement en comptabilisant le nombre de paraathlètes. Certaines organisations précisent qu’elles sont tenues de faire ce suivi en raison d’un accord avec le gouvernement. 

Enfin, les organisations mentionnent qu’elles ont davantage de difficultés pour comptabiliser le nombre d’autochtones, de minorités visibles et de nouveaux Canadiens. Bien que certaines organisations indiquent que les autochtones s'auto identifient parfois en tant que personne autochtone, ce n’est toujours pas obligatoire tant que le gouvernement ne demandera pas ces données. En ce qui concerne les minorités visibles et les nouveaux Canadiens, le suivi de leur inclusion n’est pas fait.

Politiques d’inclusion et de diversité

Dans le but de comprendre plus en détail l’état de la situation sur la diversité et l’inclusion dans les fédérations sportives, l’ACE a utilisé les services de NANOS pour mener des entretiens avec 15 organisations. 

Les organisations ont été questionnées sur les politiques en lien avec l’inclusion, la diversité, l’équité ou l’accessibilité au sport. Neuf des 15 fédérations nationales ou provinciales ont mentionné avoir une politique à ce niveau au sein de leur organisation. 

Pour les organisations n’ayant pas de politique, plusieurs ont mentionné vouloir en mettre une en place, mais ne pas y être pas arrivé jusqu’à présent, par manque de temps et de ressources. En contrepartie, certaines fédérations ont mentionné l’existence d’une politique semblable au sein de leur organisation, sans que cette dernière s’adresse spécifiquement à l’inclusion. 

Finalement, les organisations ont répondu qu’un guide des bonnes pratiques de l’ACE ou des exemples d’autres organismes les aideraient et les conseilleraient afin de produire une politique adéquate. Elles ont mentionné qu’il suffit de prendre le temps et d’être guidées dans la création d’une telle politique.

Les différentes priorités pour les fédérations nationales du Canada

En 2019, l’ACE a mené une étude dans le but de recenser les différentes initiatives des fédérations sportives nationales concernant la diversité et l’inclusion en coaching. 50 organisations nationales ont répondu au sondage. 

L’ACE s’est d’abord intéressé aux différentes priorités des fédérations sportives. Celles-ci ont été divisées en sept grandes catégories : haute performance, développement de l’athlète, sport sécuritaire, financement, coaching, efficacité opérationnelle et diversité/inclusion/équité/accessibilité. Chaque fédération se devait de classer les priorités selon un degré d’importance : faible, moyen et élevé. 

D’une part, les résultats du sondage ont illustré que le développement des athlètes et la haute performance sont les grandes priorités des organisations. D’autre part, la catégorie qui a été classée comme la moins prioritaire est celle de la diversité, inclusion, équité et accessibilité. Ces résultats confirment une préoccupation de l’ACE : l’inclusion et l’équité ne sont pas toujours des priorités pour les organisations du sport canadien. 

Les répondants ont également sélectionné le groupe sous-représenté auquel ils accordaient une plus grande importance entre les femmes, les personnes ayant un handicap, les Autochtones et la communauté LGBTQ+. Les résultats démontrent que les femmes sont le groupe auquel l’importance accordée est la plus élevée. Les personnes ayant un handicap et les Autochtones ont également reçu un certain nombre de votes.

Recommandations pour l’Association canadienne des entraineurs

Dans le but de comprendre plus en détail l’état de la situation sur la diversité et l’inclusion dans les fédérations sportives, l’ACE a utilisé les services de NANOS pour mener des entretiens avec 15 organisations. 

Une des questions d’entrevue portait sur des recommandations pour l’ACE afin de faire avancer la diversité et l’inclusion en coaching. La majorité des organisations ont recommandé de simplifier et faciliter les choses afin qu’elles puissent adopter une politique. 

Certaines organisations ont évoqué la création d’un plan d’action à suivre. Elles mentionnent qu’il ne faut pas se contenter de dire que c’est une priorité, mais il faut le mettre réellement en application. D’autres ont déclaré que les conseils et le soutien de l’ACE seraient utiles, notamment en ce qui concerne les outils dans la promotion de l’inclusion. Pour se faire, quelques participants ont proposé que l’ACE produise une plateforme de sensibilisation avec des outils spécialement conçus pour les organisations. De plus, l’ACE pourrait créer des groupes de discussion avec des recommandations sur la façon d’attirer plus de femmes, de nouveaux Canadiens et d’autres groupes minoritaires. 

Pour finir, deux organisations ont mentionné des idées bien précises. La première a déclaré que l’ACE devrait concevoir des modules d’entraînement distincts pour les nouveaux Canadiens et qui porteraient sur les valeurs et attentes en coaching au Canada. La deuxième a stipulé que l’ACE devrait instruire les organisations sur l’importance de la parité entre les sexes.

Groupes sous-représentés : les femmes

Dans le but de comprendre plus en détail l’état de la situation sur la diversité et l’inclusion dans les fédérations sportives, l’ACE a utilisé les services de NANOS pour mener des entretiens avec 15 organisations. Des questions portant sur leurs initiatives en lien avec l’inclusion et la diversité pour des groupes sous-représentés leur ont été posées. 

Les résultats indiquent que l’inclusion des femmes est une priorité pour la majorité des organisations sportives. En effet, les organisations (15) ont noté l’importance de la représentation et l’inclusion des femmes à 9.4 sur 10 en moyenne. Comme ces dernières représentent la moitié de la population, leur visibilité est primordiale et demeure d’une importance capitale pour les fédérations nationales et provinciales consultées. 

Certaines actions sont déjà mises en place pour favoriser cette représentation, comme des initiatives pour l’égalité des genres dans l’embauche, le coaching de haut-niveau, les postes de leadership et les conseils d’administration. De plus, le désir délibéré d’engager plus de femmes est mentionné. La création de programmes de coaching et de mentorat pour les femmes sont également des stratégies en cours dans les fédérations sportives. En outre, certaines fédérations priorisent l’organisation de différents évènements qui favorisent le développement du sport féminin. En terminant, une des fédérations a déclaré l’importance de l’équité femmes-hommes, et ce, peu importe les postes au sein de l’organisation sportive et la nécessité de l’équité salariale: « Nous avons une initiative d'égalité salariale entre les sexes parce que les rôles sont similaires, donc le salaire devrait l’être aussi ».