Larry Haylor : Entraîneur en chef de l’équipe nationale de football du Canada
Entraîner une équipe de football est toujours une responsabilité stimulante et exigeante. Lorsqu’on est un entraîneur débutant, on peut parfois se sentir dépassé par les événements. Sachant ceci, je souhaite partager quelques-unes de mes idées avec les nouveaux entraîneurs et nouvelles entraîneures afin de les aider à entreprendre leur carrière.
1. Les éléments de base sont les fondements de votre réussite.
Quel que soit le niveau, le football est un sport qui est axé sur des éléments de base tels que les blocages, les plaquages, les lancers et les attrapés. Tout débute par la position de départ et le mouvement. La plupart des équipes tiennent des exercices quotidiens afin que chaque athlète assimile la position de départ et les techniques de mouvement qui correspondent à son rôle. Vous devez connaître la position de départ que chacun ou chacune de vos athlètes doit adopter puis vous devez expliquer en quoi consistent les mouvements qui doivent être effectués à partir de cette position. Cette étape est essentielle pour l’exécution des habiletés.
2. Vous devez connaître les habiletés qui se rattachent à la position des athlètes que vous entraînez.
Si vous travaillez avec des porteurs de ballon, vous devez établir quelles sont les habiletés dont vous avez besoin pour mettre votre système en œuvre et les classer par ordre d’importance. Divisez votre temps d’entraînement en vous fondant sur ce principe. Plus vos athlètes acquerront de l’expérience et joueront à un niveau élevé, plus ce nombre d’habiletés augmentera.
- Au départ, les exercices devraient être simples et porter sur un seul point; p. ex., pour les attrapés, enseignez le placement des mains en demandant à l’athlète de rester immobile.
- Progressez ensuite vers des habiletés plus difficiles; p. ex., attraper en se déplaçant vers le quart-arrière, en s’éloignant de celui-ci ou parallèlement à celui-ci.
- Les tracés et les attrapés par rapport à la trajectoire dans les airs, par rapport à la couverture d’un joueur, par rapport à la zone.
- Lorsque vos athlètes maîtrisent mieux les habiletés, proposez-leur des exercices qui ressemblent davantage à des situations de jeu et qui comportent un élément de compétition (il n’est PAS nécessaire qu’il y ait de vrais contacts).
- Les exercices qui s’apparentent à une situation de jeu motivent les athlètes et leur permettent de se familiariser avec la compétition.
3. Étudiez bien votre sport.
Lorsque vous les appliquez correctement, vos connaissances permettent à vos athlètes de s’améliorer. Vous trouverez beaucoup de bons (et de mauvais) conseils liés à l’entraînement grâce à Internet; étudiez ceux qui vous semblent bien avisés. Participez à des ateliers, communiquez avec d’autres entraîneurs et entraîneures (réseautage) et inscrivez-vous au Programme national de certification des entraîneurs (PNCE). Les bons entraîneurs et entraîneures sont heureux d’avoir la possibilité de partager leur savoir; assurez-vous donc de prendre note des renseignements et des discussions qui vous ont été utiles.
4. N’enseignez pas plus d’habiletés que vos athlètes peuvent en maîtriser lors d’un match.
Lors d’une compétition, ce qui compte, ce n’est pas ce que vous savez mais bien ce que vos athlètes sont en mesure de faire efficacement et de façon constante (ce que vous avez enseigné avec succès).
- Rappelez-vous cette formule : répétition = constance = exécution = succès.
- Les équipes qui offrent un jeu constant gagnent plus souvent que les autres.
- Pour jouer avec assurance, les athlètes doivent savoir quoi faire, pourquoi il faut le faire et quand cela doit être fait. Vous avez la responsabilité de leur enseigner le «quoi», le «pourquoi» et le «quand».
5. Évaluez vos athlètes et vos systèmes et assurez-vous que les athlètes occupent la position qui leur convient de façon à être capables de faire ce que vous leur demandez. Il s’agit de l’un des principes fondamentaux d’un entraînement efficace.
6. Planifiez vos séances d’entraînement et veillez à ce que celles-ci se déroulent conformément à vos plans.
- Rédigez et suivez un plan pour la séance d’entraînement. Cela vous obligera à vous concentrer sur ce qui est le plus important et qui doit être fait.
- Les athlètes sauront que vous êtes organisé (ou que vous ne l’êtes pas) et vous pourrez gérer votre temps plus efficacement. Le temps perdu n’est jamais rattrapé.
7. Ne ratez jamais une occasion d’enseigner les trois «R».
- Respect de soi.
- Respect de l’adversaire et des officiels et officielles.
- Respect du jeu.
Votre rôle d’entraîneur ou d’entraîneure vous donne la chance d’exercer une influence positive dans la vie de vos athlètes. Si vous jouez votre rôle correctement, vos efforts seront largement récompensés. Et n’oubliez surtout pas d’avoir du plaisir!!!
Larry Haylor est l’entraîneur qui a remporté le plus grand nombre de victoires de l’histoire du football universitaire canadien (178-47-4) – une marque estimée par plusieurs entraîneurs de Sport interuniversitaire canadien (SIC) comme étant inatteignable.
En 22 saisons comme entraîneur-chef des Mustangs de l’Université Western Ontario, Haylor a remporté deux coupes Vanier, huit coupes Yates (titre universitaire provincial en Ontario) en 13 participations et chaque saison il a affiché un dossier de .500 ou mieux. Haylor a été sept fois nommé entraîneur par excellence de SUO et il a gagné à deux reprises le Trophée Frank Tindall remis à l’entraîneur de l’année de SIC (1990 et 1998).
Haylor est un contributeur actif et un des architectes du Programme national de certification des entraîneurs (PNCE) et il a joué un rôle important dans l’élaboration du programme de développement à long terme de l’athlète de Football Canada.
Originaire de Prince Albert, en Saskatchewan, Haylor réside à London, en Ontario, avec son épouse Judy. Ils ont deux fils (Matt et Jordan) et une fille (Jennifer).