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 Barry Bartlett œuvre en tant que responsable du développement des entraîneurs et des entraîneures depuis plus de 30 ans et ses fonctions l’ont amené à contribuer à la formation d’entraîneurs et d’entraîneures aussi bien au Canada qu’ailleurs dans le monde. Son travail de formateur de personnes-ressources (FPR) pour Patinage Canada, qui lui a permis de travailler avec des entraîneurs et des entraîneures de 55 pays, de même que l’expérience qu’il a acquise à titre de FPR du contexte multisport en ont fait le candidat idéal pour faire connaître le Programme national de certification des entraîneurs (PNCE) à l’échelle internationale.

Depuis qu’il s’est joint à l’initiative des Programmes internationaux de l’Association canadienne des entraîneurs, M. Bartlett a aidé plusieurs pays, dont le Qatar, la Jordanie et le Bahreïn, à adopter le PNCE et à jeter les bases qui permettent d’encadrer la formation des entraîneurs et des entraîneures.

Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec M. Bartlett lors d’une séance de questions et réponses organisée dans le cadre de la conférence Petro-Canada Sport Leadership sportif de 2013.

Q : Dans le cadre de votre travail à l’étranger, quel aspect de la formation que vous dispensez à propos du PNCE est le plus important?

R : Un des messages importants est qu’au bout du compte, le programme que nous offrons profite essentiellement aux enfants et aux athlètes. En tant que personnes-ressources, nous «flattons» un peu les entraîneurs et les entraîneures en leur octroyant une certification mais, en réalité, nous aidons les enfants d’ici et d’ailleurs à avoir accès à de meilleures possibilités et à de meilleures expériences. Le point central du programme, ce n’est ni vous ni moi, ni n’importe quel entraîneur ou entraîneure, mais bien les gens qui vivent dans le pays.

Q : Quels atouts du PNCE ont stimulé la demande pour ce programme à l’échelle internationale?

R : En participant à la mise en œuvre du PNCE dans d’autres pays, j’ai constaté que nous pouvons être fiers en tant que Canadiens et Canadiennes. Les pays ont une multitude de choix; ils peuvent opter pour des programmes d’entraînement issus de partout dans le monde. Notre programme est bien conçu, nous avons des échanges constructifs, nous sommes amicaux et réceptifs et nous accueillons les gens chaleureusement. Nous sommes aussi ouverts à différentes opinions, et ce sont toutes des qualités recherchées dans un programme d’entraînement.

Q : En tant que facilitateur qui «entraîne» des entraîneurs et des entraîneures, comment décririez-vous votre style d’entraînement? Croyez-vous que ce style est différent de celui que vous utiliseriez si vous entraîniez des athlètes?

R : La philosophie d’entraînement sur laquelle nous nous appuyons au sein du PNCE est la suivante : «Nous n’entraînons pas le basketball, nous entraînons des gens qui jouent au basketball.» Par conséquent, à titre de formateur de personnes-ressources, le même raisonnement est vrai : je n’enseigne pas la facilitation, j’enseigne à des gens qui veulent devenir personnes-ressources (PR).

Une autre philosophie sur laquelle je me fonde lorsque je forme des PR est qu’en accordant un traitement différent à chacun, je traite tout le monde de la même façon. Je crois que les entraîneurs et les entraîneures devraient adopter une approche identique lorsqu’ils entraînent leurs athlètes.

Q : Comment une PR qui a suivi un de vos ateliers ou auprès de qui vous avez agi comme mentor décrirait votre style d’entraînement en trois mots?

R : Passion. Enthousiasme. Engagement.

J’ai été professeur aux niveaux collégial et universitaire pendant 40 ans, et j’ai été évalué par des centaines de personnes – elles s’intéressent bien sûr à ce que vous connaissez, mais somme toute, elles veulent vraiment savoir si vous êtes passionné par ce que vous faites. Les entraîneurs et les entraîneures, les PR et les FPR doivent comprendre ceci et s’ouvrir à cette réalité.

Q : Si vous pouviez offrir un conseil aux aspirants entraîneurs et entraîneures canadiens, quel serait-il?

R : Je leur conseillerais, particulièrement dans le contexte de la haute performance, de travailler sur leur aptitude à déléguer plus de responsabilités aux athlètes et à leurs parents en lien avec le développement des habiletés. Les entraîneurs et les entraîneures ont souvent le sentiment qu’ils doivent se charger de toutes les tâches difficiles, mais chaque fois qu’ils agissent ainsi, ils e déchargent leurs athlètes de cette responsabilité. En consacrant davantage de temps à l’établissement d’objectifs et de valeurs, les entraîneurs et les entraîneures permettront aux jeunes d’assumer une plus grande part de responsabilité dans leur développement, et cela vaudra aussi pour leurs parents.

Q : Selon vous, quelle importance revêt la formation des entraîneurs et des entraîneures?

R : Les entraîneurs et les entraîneures devraient avoir accès à une tribune accueillante où ils peuvent s’exprimer sur la façon dont ils vont mettre le contenu en pratique et permettre à leurs athlètes de s’améliorer grâce à l’usage qu’ils et elles feront de ce contenu. Pour y parvenir, ils doivent avoir l’occasion de s’exercer à utiliser ces compétences dans un environnement informel et détendu qui leur permet de dire «la prochaine fois que je travaillerai avec mes athlètes, je vais faire A, B et C» et de découvrir des solutions de rechange qui les mèneront aux mêmes résultats, mais en utilisant plutôt les moyens X, Y et Z. Cela oblige l’entraîneur ou l’entraîneure à réfléchir à la manière dont il ou elle applique le contenu dans une situation donnée.

Q : Vous avez quelque chose à ajouter?

R : À la fin d’un atelier, qu’il s’agisse de PR ou d’entraîneurs et d’entraîneures, je me concentre sur une seule et unique chose : après avoir suivi cette formation, quels changements allez-vous apporter? À mon avis, la seule raison pour laquelle on participe à un atelier est parce que l’on a envie de changer. Le changement peut consister à commencer à faire des choses que vous n’avez pas l’habitude de faire en tant qu’entraîneur ou entraîneure, peut-être à mettre fin à un ou deux comportements ou encore à vous engager à continuer à utiliser les approches qui fonctionnent et qui sont efficaces.