Association canadienne des entraîneurs
Association canadienne des entraîneurs

Entrevue avec Dallas Ludwick

13 février 2013

L’entraîneure de plongeon Dallas Ludwick n’a pas toujours eu la certitude qu’elle voulait être entraîneure, mais lorsqu’elle a commencé à exercer cette fonction et qu’elle a obtenu un succès immédiat, elle a entrevu la possibilité d’en faire sa profession – même si son entourage ne croyait pas nécessairement qu’il s’agissait d’un choix de carrière prometteur.

«J’entraîne depuis que j’ai 17 ans (et je faisais mes études collégiales au même moment), explique Dallas. À cette époque, lorsque j’assistais à un repas avec les membres de ma famille, qui sont des universitaires, des médecins et des scientifiques, pour ainsi dire une vraie famille de cols blancs, on me demandait constamment ce que je voulais vraiment faire dans la vie ou ce que je prévoyais faire après l’entraînement.»

En plus de la question de respect comme entraîneure, il y avait son jeune âge; lorsqu’elle a commencé à participer aux compétitions internationales avec une de ses athlètes, Cameron McLean, elle n’avait que 22 ans, et en avait l’air de moins de 18! «On me demandait constamment quel sport je pratiquais. Personne ne croyait que j’étais entraîneure!»

Le deuxième athlète de haut niveau qu’elle a entraîné est Kevin Geyson, alors âgé de 28 ans, ce qui est un âge assez avancé pour un athlète – elle était de quatre ans son aîné. Dallas Ludwick s’y connaît en questions sur son âge.

«Lorsque je suis arrivée sur la scène internationale, les gens me pausaient toujours des questions sur mon âge et je me disais toujours ‘Mais qu’est-ce que ça peut bien faire?’. Je crois que c’est parce que je suis une femme et que je suis très menue que ça ne traverse pas l’esprit des gens. En fait, mon copain disait qu’il y avait tout plein d’athlètes de haut niveau accompagnés de leurs entraîneurs plus âgés, et il y avait moi! Il faut croire que je n’ai jamais eu l’air de bien cadrer.»

La possibilité d’entraîner au niveau international s’est offerte à Dallas Ludwick par l’entremise d’une subvention du programme Les entraîneures de l’Association canadienne des entraîneurs. «La subvention que j’ai reçue nous a permis (Ludwick et McLean) de participer à notre toute première compétition internationale où nous avons eu la chance de fréquenter les meilleurs entraîneurs juniors du Canada pendant une semaine entière. Ce fut alors un point tournant dans ma carrière et c’est cette subvention du programme Les entraîneures qui m’a permis de vivre cette expérience.»

Maintenant à sa troisième année de participation au Programme d’apprentissage en entraînement d’une équipe nationale Les entraîneures, Dallas Ludwick a également pris part à d’autres initiatives du programme Les entraîneures, dont l’Atelier qui se tient au printemps de chaque année, et ce, même si elle ne voyait pas au départ l’utilité de participer à cette activité.

«Je n’avais jamais réalisé à quel point les ateliers étaient bénéfiques avant que je n’y assiste. Le réseautage est un élément clé de ces fins de semaine. Je suis à Winnipeg… donc assez seule puisque c’est une petite collectivité. Même si je ne vois pas ces femmes régulièrement, il demeure agréable de savoir que je fais partie d’une grande famille, une famille que je ne savais même pas que j’avais! Nous nous échangeons des conseils et nous découvrons des points communs. C’est bien de savoir qu’il y a d’autres femmes qui vivent la même chose.»

Un des points communs que Dallas Ludwick a relevé parmi les entraîneures au cours des dernières années est combien il est difficile de conjuguer la vie d’entraîneure et celle de mère. «Je suis à l’âge où toutes mes amies ont des enfants et je me dis ‘Pourrai-je avoir une famille?’. Je sens qu’il serait temps pour moi de passer à cette étape, mais j’ai à peine le temps d’y penser! Il arrive même que je me demande COMMENT je pourrais avoir une famille avec ce mode de vie endiablé et les nombreux voyages. Je connais pourtant des femmes qui le font. Elles ont des enfants et continuent d’entraîner, ou elles ont des enfants et reviennent à l’entraînement lorsque leurs enfants vont à l’école. Je crois que le choix appartient à chaque femme et que chacune peut choisir comment elle souhaite intégrer sa vie d’entraîneure à ses ambitions personnelles.»

Entraîneure de l’équipe nationale et entraîneure-chef au Regional Diving Centre du Manitoba, Dallas Ludwick a assurément fait ses preuves. Bien qu’elle ait rencontré certains obstacles en cours de route, elle a toujours agi selon ses convictions, comme on a pu le constater lors de sa première compétition internationale d’importance, alors qu’elle ne se sentait pas à sa place. Cette expérience lui a appris des leçons très importantes. «J’ai réalisé que je pouvais faire ce travail, et bien le faire, et que je pouvais le faire à MA façon. Je n’ai pas besoin d’être comme les autres entraîneurs masculins pour avoir du succès dans ce que je fais. Je crois également qu’il s’agit d’un excellent conseil pour toute nouvelle personne dans le domaine de l’entraînement : fais ce qui te convient!»

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