Association canadienne des entraîneurs
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Profil d’un entraîneur des Jeux de 2012 à Londres : Dan Proulx

7 février 2012

Dan Proulx est entraîneur en chef de l’équipe nationale de vélo de montagne du Canada et entraîneur personnel de Catharine Pendrel, gagnante du championnat mondial de vélo de montagne de l’UCI de 2011. Il agira comme entraîneur en chef de l’équipe de vélo de montagne qui prendra part aux Jeux olympiques de 2012 à Londres. Il est entraîneur depuis plus de 20 ans et titulaire d’une certification de Niveau 4 du PNCE, en plus d’être diplômé en entraînement de haut niveau de l’Institut national de formation des entraîneurs de Calgary.

Durant sa carrière, il a entraîné des cyclistes de l’équipe nationale dans les épreuves sur piste, sur route et en montagne et il a vu ses athlètes remporter plus de 15 titres nationaux.

Dan a été gérant de l’équipe de cyclisme, toutes disciplines confondues, qui a participé aux Jeux olympiques de 2008 de Beijing en plus d’entraîner deux des athlètes de cette équipe.

Il habite actuellement à Victoria, en Colombie-Britannique.

  • Quand êtes-vous devenu entraîneur? Pourquoi?

    J’ai commencé à œuvrer comme entraîneur quand j’avais 16 ans et je me suis intéressé plus sérieusement à ce travail à l’université. J’avais un entraîneur exceptionnel (Jeff Coulter) lorsque je nageais au Cascade Swim Club de Calgary. Il avait confiance en moi et en ma capacité à pratiquer cette profession. Il m’a offert mon premier vrai travail d’entraîneur. Cela semblait être une progression naturelle vers la profession d’entraîneur. Je suis entraîneur depuis cette époque.

  • Quelles sont les trois choses que vous aimez le PLUS dans votre rôle d’entraîneur de l’équipe nationale?

    1) Lancer des défis aux athlètes et aux autres entraîneurs et entraîneures pour savoir ce qui est possible.

    2) Promouvoir l’excellence dans tous les aspects du programme de l’équipe nationale.

    3) Bâtir une culture de haute performance [...] une équipe qui croit vraiment qu’elle va gagner.

  • Comment le PNCE vous a-t-il aidé à remplir vos fonctions d’entraîneur de l’équipe nationale?

     Le programme du PNCE, et tout particulièrement l’INFE de Calgary, a été une composante essentielle de ma réussite. Les cours que j’ai suivis m’ont servi de tremplins vers des apprentissages plus complexes. Chacun de ces cours m’a permis d’acquérir des connaissances clés qui sont aujourd’hui bien intégrées à ma pratique de l’entraînement. Si vous avez l’esprit ouvert et que vous êtes déterminé dans votre poursuite de l’excellence, il y a toujours des leçons à apprendre. Je crois que le PNCE est fondamental pour le succès de tous les entraîneurs et entraîneures. Il fournit des renseignements de base, puis on peut s’appuyer sur ceux-ci pour innover et évoluer.

     À l’INFE de Calgary, mes pairs et mes enseignants et enseignantes formaient un groupe remarquable. Presque tous les entraîneurs et les entraîneures de cette promotion ont ensuite travaillé avec des médaillés et des médaillées olympiques et des champions et des championnes du monde. Nous avions d’excellents enseignants et enseignantes, notamment Mary-Ann Reeves, Steve Norris (planification et physiologie), Kimberley Amirault (psychologie du sport), Dave Ellis (filières énergétiques), Joan Vickers (prise de décisions), Penny Werthner (leadership) et Jon Kolb (croissance et développement). Ce fut une formation très enrichissante.

    Ma carrière d’entraîneur m’a permis de vivre des expériences incroyables dans différents sports : de la natation au cyclisme, en passant par le triathlon. Pendant ce temps, j’ai eu la possibilité de travailler avec quelques-uns des meilleurs entraîneurs et entraîneures au monde, particulièrement lorsque j’étais à l’Anneau olympique de Calgary. Je pense que j’en ai retiré un avantage concret parce que cela m’a donné un point de vue unique sur l’entraînement et la préparation des athlètes. Chaque sport m’a appris quelque chose qui fait que je suis un meilleur entraîneur aujourd’hui. Je crois que les entraîneurs et les entraîneures peuvent beaucoup apprendre en faisant preuve d’ouverture d’esprit et en étant prêts à observer comment d’autres sports règlent les problèmes plutôt que de se concentrer uniquement sur la façon de penser dans leur discipline. J’ai toujours l’impression qu’il y a beaucoup plus à apprendre. C’est un processus très palpitant.

  • Selon vous, qu’est-ce qui fait que vous êtes un entraîneur efficace?

    Vous devez être un bon dirigeant et adopter un style qui correspond à votre philosophie d’entraînement. D’un point de vue idéal, il faut continuer à apprendre et étudier son sport avec attention. Un entraîneur ou une entraîneure efficace est facile d’approche et possède d’excellentes aptitudes en matière de communication. Il faut être organisé et toujours prévoir ce qui devrait se passer ensuite. On doit bien planifier et avoir une vision claire de l’avenir. Un entraîneur ou une entraîneure efficace est quelqu’un qui comprend bien les gens. Vous devez savoir comment vous pouvez aller chercher la meilleure performance chez chaque membre de votre équipe. Vous devez savoir anticiper et planifier pour affronter les changements qui surviennent dans le sport.

  • Sur le plan de l’entraînement, quel sera votre plus grand défi en préparation des Jeux olympiques de 2012 à Londres?

    Mon principal défi est de m’assurer que le processus demeure simple. Comme le dit Kristina Groves : «Lors des Jeux olympiques, on doit faire quelque chose qu’on a déjà fait mille fois… une fois de plus.» Mon travail consiste à m’assurer que l’entraînement reste uniforme et cohérent jusqu’aux Jeux. Nous avons travaillé avec acharnement pour maîtriser les éléments dont nous aurons besoin lors des Jeux et bien nous préparer. Nous avons mené des répétitions sur les lieux, à Londres, afin de couvrir la plupart des éventualités. Pendant les Jeux, nous devrons simplement exécuter le plan que nous avons répété et innover afin de relever les défis que nous rencontrerons. L’un de mes rôles est de faire en sorte que les athlètes et le personnel restent calmes [...] et concentrés sur leur travail. Nous avons un travail à faire et c’est le moment de mettre ce que nous maîtrisons déjà en pratique.

  • Décrivez le moment le plus embarrassant que vous avez vécu en tant qu’entraîneur.

    C’était probablement lors des derniers Jeux olympiques, quand je me suis trompé de route en conduisant pour me rendre à la réunion des gérants. J’ai dû conduire comme si j’étais dans une poursuite en voiture à la James Bond dans les rues de Beijing. C’était assez loufoque. En fin de compte, nous ne sommes arrivés qu’avec cinq minutes de retard, et nous avons pu régler ce problème grâce aux bonnes relations que nous avions avec les officiels. Les Jeux olympiques ne sont définitivement jamais faciles. Mais on a la chance de trouver les personnes les plus douées au monde pour résoudre des problèmes toutes réunies en un même endroit.

  • Jusqu’à maintenant, quel a été votre meilleur moment ou votre plus grande réalisation en tant qu’entraîneur?

    L’un de ces moments a définitivement été de voir Catharine Pendrel remporter le championnat mondial l’été dernier. C’était un moment très inspirant. Je me rappelle qu’en 2003, l’objectif de Catharine était de gagner la Coupe de la C.-B. C’est incroyable de voir le chemin qu’elle a parcouru. Ce qui me fait le plus plaisir, c’est toujours de voir les gens améliorer leur niveau de performance personnel. J’aime les mettre au défi de réaliser quelque chose qu’ils et elles n’auraient pas cru possible. Même si c’était une victoire au championnat mondial, il s’agissait d’abord et avant tout de se dépasser et d’atteindre un niveau plus élevé que le précédent. Il n’a fallu qu’une journée ou deux avant que nous commencions à parler de viser encore plus haut [...] et d’essayer d’augmenter encore plus les écarts de temps pour 2012. La poursuite de l’excellence ne s’arrête jamais.

  • Quelle est votre citation préférée?

    «Ce n’est pas tout ce qui peut être compté qui compte, et ce n’est pas tout ce qui compte qui peut être compté.» – Albert Einstein.

    L’entraînement est à la fois un art et une science. Nous vivons vraiment à une époque où les athlètes, les entraîneurs et les entraîneures croient souvent que tout peut être mesuré. Beaucoup se fient à des instruments et à des formules plutôt qu’à leur instinct et à leur expertise pour organiser tous les aspects de l’entraînement et de la performance. Durant ma carrière, j’ai appris tant de choses et j’ai essayé tellement d’approches différentes. J’ai finalement appris à me concentrer sur ce qui importe vraiment, de sorte que le processus s’est simplifié au lieu de se compliquer. Un bon entraîneur ou une bonne entraîneure sait ce qui compte.

Nous avons posé quelques questions amusantes à Catharine Pendrel à propos de Dan. Voici ce qu’elle avait à dire à son sujet.

  • Parmi les choses que votre entraîneur vous dit, qu’est-ce que vous détestez le plus entendre tout en sachant que cela vous aidera?

    «Kika, on va maintenant entraîner la force en travaillant lentement.»

  • Quelle chanson vous rappelle votre entraîneur, et pourquoi?

    Born to be Wild de Steppenwolf […] pas le refrain mais pour le reste des paroles. Ça ressemble à Dan, accueillir l’aventure à bras ouverts et partir sur la route en appréciant le sentiment d’essayer quelque chose de nouveau.

  • S’il devait fuir sa maison immédiatement, quelle serait la seule chose qu’il amènerait avec lui?

    Son iPad et du café […] je sais que c’est deux choses mais l’une ne va pas sans l’autre; je peux donc considérer que c’est une seule chose.

  • Quelle est l’habitude la plus inusitée de votre entraîneur?

    Il se lève à 4 ou 5 h tous les matins (très inusité) juste pour parcourir en voiture les trajets que nous allons faire plus tard dans la journée. Il transporte aussi des contenants d’eau de 10 kg à vélo et les place à divers endroits dans le désert pour que nous puissions boire à mi-parcours et continuer notre entraînement.

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