Association canadienne des entraîneurs
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Plan du coach

Vérité, réconciliation et sport

1 septembre 2016

Jason Peters est chef de la direction d’Aboriginal Sport and Recreation New Brunswick. En 2017, il était chef de mission d’Équipe Nouveau-Brunswick aux Jeux autochtones de l’Amérique du Nord.

K’we chers entraîneurs,

Deux éléments récents ont changé le paysage autochtone canadien : 1) la Commission de vérité et réconciliation et 2) l’évolution démographique générale des peuples autochtones. Par le fait même, ces deux éléments ont changé le rapport que les peuples autochtones entretiennent avec le sport. 

Si vous êtes un entraîneur qui lance un programme sportif au sein d’une communauté autochtone ou un entraîneur d’athlètes autochtones, voici quelques conseils qui vous aideront dans votre démarche.

Conseil No. 1 : Allier sport à la réconciliation

Le 2 juin 2015, la Commision de vérité et réconciliation (CVR) a introduit dans le discours national les termes « vérité » et « réconciliation ». Ce fut l’occasion pour le Canada et le reste du monde de mesurer l’ampleur de l’enfer des pensionnats autochtones, qu’un grand nombre de Premières Nations, d’Inuits et de Métis ont vécu pendant près d’un siècle.

La CVR a formulé 94 appels à l’action relatifs, entre autres, à la protection de l’enfance, à la langue, à la culture, à la santé, à la justice et à la réconciliation. Par ailleurs, la CVR a émis les recommandations suivantes au sujet du sport, dont l’appel à l’action 90(iii), qui revêt à mon avis une importance toute particulière.

87. Nous demandons à tous les ordres de gouvernement, en collaboration avec les peuples autochtones, les temples de la renommée des sports et d’autres organisations concernées, de sensibiliser le public à l’histoire des athlètes autochtones au pays.
88. Nous demandons à tous les ordres de gouvernement de prendre des mesures afin de garantir le développement à long terme des athlètes autochtones et de maintenir leur appui à l’égard des Jeux autochtones de l’Amérique du Nord, y compris le financement pour la tenue des Jeux et pour la préparation et les déplacements des équipes provinciales et territoriales.

89. Nous demandons au gouvernement fédéral de modifier la Loi sur l’activité physique et le sport pour appuyer la réconciliation en s’assurant que les politiques visant à promouvoir l’activité physique comme élément fondamental de la santé et du bien-être, à réduire les obstacles à la participation au sport, à accroître la poursuite de l’excellence dans le sport et à renforcer la capacité du système sportif canadien intègrent les peuples autochtones.

90. Nous demandons au gouvernement fédéral de veiller à ce que les politiques, les initiatives et les programmes de portée nationale se rattachant aux sports intègrent les peuples autochtones; nous demandons, entre autres choses :

i. en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, un financement stable et l’accès à des programmes sportifs communautaires qui reflètent la diversité des cultures et les activités sportives traditionnelles des peuples autochtones;

ii. un programme de développement d’athlètes d’élite pour les Autochtones;

iii. des programmes pour les entraîneurs, les instructeurs et les autorités en matière de sports qui sont pertinents sur le plan culturel pour les peuples autochtones;

iv. des programmes de sensibilisation et de formation sur la lutte contre le racisme.

Conseil 2 : Aller à la rencontre des jeunes autochtones

Saviez-vous que la population autochtone affiche le plus haut taux de croissance au Canada? La majorité de la population autochtone est âgée de moins de 25 ans; c’est donc dire que dans un contexte où certaines régions du pays connaissent une décroissance démographique, il est devenu crucial d’aller à la rencontre des communautés autochtones plus tôt que tard. Un tel engagement motivera un plus grand nombre de jeunes à participer à des programmes de sport ou de loisir.

Conseil 3 : Créer des liens

La création de liens représente une partie importante du travail auprès des communautés autochtones et de leurs jeunes. Cela prend du temps; après tout, la relation existante, vieille de 500 ans, n’a pas été exemplaire. En tant qu’entraîneur, vous devez afficher votre présence au sein de la communauté en apprenant à connaître ses membres (aînés, chef, conseil). En plus d’y jouer le rôle d’entraîneur, votre description de poste pourrait comprendre les rôles de formateur, de gestionnaire, de porte-parole des activités de financement, de chauffeur d’autobus, de médecin de l’équipe, de supporter et de mentor auprès des jeunes. Comme toute autre opportunité d’entraînement, vous la trouverez extrêmement gratifiante!

Conseil 4 : Continue d'apprendre

N’attendez pas d’être débordé : il existe plusieurs façons d’obtenir de l’aide! L’Association canadienne des entraîneurs et les organismes provinciaux/territoriaux de sport autochtone offrent par exemple un atelier du Programme national de certification des entraîneurs (PNCE) pour les entraîneurs travaillant auprès de communautés autochtones. Les Modules pour entraîneurs d’athlètes autochtones (MEAA) sont également un outil de formation professionnelle conçu pour les entraîneurs autochtones et non autochtones qui travaillent avec des athlètes autochtones. Enfin, l’ACE offre plusieurs autres ressources dans le cadre de son programme des entraîneurs autochtones.

Wela’lin!