Association canadienne des entraîneurs
Association canadienne des entraîneurs

Rencontrez les formateurs : Shawnee Harle, e.p.a.

11 septembre 2014

C’est la passion qui a façonné le cheminement de cette championne de SIC devenue entraîneure de l’équipe nationale; le même sentiment l’habite aujourd’hui alors qu’elle veille au développement des meilleurs entraîneurs et entraîneures de basketball du Canada. Shawnee Harle, seule entraîneure canadienne de basketball titulaire du Niveau 5 du PNCE et formatrice d’évaluateurs et d’évaluatrices, s’attarde à l’importance de l’évaluation, de la certification et du mentorat au sein du PNCE dans la plus récente édition de Rencontrez les formateurs.

Vous étiez une athlète talentueuse de SIC à l’Université de Victoria. Qu’est-ce qui vous a amenée à envisager d’opérer une transition entre votre rôle d’athlète et celui d’entraîneure?

J’étais une joueuse très moyenne qui faisait partie d’une équipe exceptionnelle, et j’ai été retranchée de l’alignement. Ce fut l’une des plus rudes journées de ma vie. Il en est toutefois ressorti quelque chose de positif parce mon entraîneure a manifestement cru que j’avais d’autres qualités. Lorsque j’ai été retranchée, c’est elle qui m’a encouragée à m’engager sur la voie de l’entraînement.

Votre entraîneure était Kathy Shields, une figure bien connue dans le monde du basketball et de l’entraînement. A-t-elle eu davantage d’influence sur votre décision de devenir entraîneure que s’il s’était s’agi de quelqu’un d’autre?

Non, parce que voyez-vous, lorsque vous êtes jeune, vous croyez tout savoir, mais en réalité, vous ne savez rien. À l’époque où Kathy m’encourageait à devenir entraîneure, je ne réalisais pas qu’elle s’apprêtait à entrer dans la légende. Tout ce que je savais, c’était que j’avais tellement appris d’elle en tant que joueuse et que je la respectais tant comme personne que je me suis dit : «Wow! Kathy Shields croit que je peux devenir une bonne entraîneure, alors je devrais l’écouter et suivre ses conseils!»

Vous êtes la seule entraîneure de basketball à avoir décroché le Niveau 5 du PNCE, et vous avez obtenu une maîtrise en études sur l’entraînement à l’Université de Victoria. Quelles différences y a-t-il entre la formation que vous avez suivie au sein du PNCE et les travaux plus académiques que vous avez accomplis durant vos études à la maîtrise?

Même si je ne le savais pas alors, en y songeant aujourd’hui, je crois qu’il s’agissait de la combinaison parfaite, de la recette parfaite. Je pense que les deux programmes m’ont aidée à saisir non seulement ce qu’était la science de l’entraînement, mais aussi l’art de l’entraînement. Tout le monde me dit : «Oh, l’aspect scientifique vient certainement de la maîtrise.» Et je leur réponds : «Oui, mais j’ai également appris certaines choses sur l’art.» Les gens affirment alors : «Eh bien, c’est le PNCE qui portait plus sur l’art.» Je leur rétorque : «Il m’a permis d’en apprendre sur les deux!» Je crois que si je n’avais pas suivi ces deux formations, j’aurais raté cette combinaison de science et d’art qui permet d’être une entraîneure efficace.

Vous êtes également formatrice de personnes-ressources (FPR) et formatrice d’évaluateurs et d’évaluatrices (FE) du PNCE. Y a-t-il un élément du PNCE en particulier qui fait la force du programme? Une caractéristique unique qui distingue le programme et qui permet aux entraîneurs et aux entraîneures d’accéder à un tel niveau de compétence?

Je sais que je suis partiale, mais je crois sincèrement que si le PNCE n’est pas le meilleur programme du genre au monde, il est à égalité en première place. Je ne sais pas quelle autre initiative peut le concurrencer, mais cela illustre tout le bien que j’en pense. Ce qui me plaît, c’est qu’à mon avis, il combine la science et l’art, et c’est une qualité qui est dure à trouver car on ne peut pas apprendre à entraîner seulement en lisant à propos de l’entraînement, et on ne peut pas apprendre à entraîner si l’on ne fait qu’enseigner les habiletés sur le terrain. Il faut un mélange des deux, et il faut avoir accès à une personne-ressource qualifiée car elle fait le lien entre tous ces éléments et elle a une précieuse expérience. Les personnes-ressources ont connu des réussites et des échecs; elles peuvent partager leurs pratiques exemplaires – elles sont en mesure de faire la lumière sur l’art de l’entraînement.

Je crois qu’une autre des forces de ce programme est qu’il ne suffit pas de se présenter, de signer un formulaire et de payer les frais d’inscription pour devenir un entraîneur ou une entraîneure. J’apprécie qu’il soit nécessaire de démontrer sa compétence, parce que là encore, je crois que c’est ce qui permet de faire preuve d’excellence dans tout ce que nous faisons. On ne peut pas décrocher un diplôme universitaire sans prouver qu’on possède les qualifications requises; on ne peut avoir son permis de conduire sans prouver qu’on possède les qualifications requises; on ne peut pas obtenir une carte de crédit sans prouver qu’on possède les qualifications requises.

Y a-t-il quelque chose qui distingue les entraîneurs et les entraîneures certifiés de ceux et celles qui ne font que suivre la formation?

Oui. Ne serait-il pas merveilleux d’aller à l’université et d’obtenir un diplôme sans réussir d’examen? J’appelle ceci «les légumes de la vie». Nous n’avons pas toujours envie de manger nos légumes mais ils sont bons pour nous, et cela fait partie de l’approche axée sur les compétences du PNCE. Se plier au processus de certification démontre qu’on a de l’assurance, qu’on est prêt à se présenter devant un évaluateur ou une évaluatrice certifié(e) et à lui dire : «D’accord, venez assister à ma séance d’entraînement, voici mon plan de séance, et maintenant, observez-moi.» Les entraîneurs et les entraîneures formés ont leur place – je ne veux pas insinuer que l’absence de certification signifie que vous êtes un entraîneur ou une entraîneure médiocre – mais je crois qu’être certifié(e) est un peu comme la différence entre avoir un diplôme d’études secondaires et poursuivre ses études au collégial ou à l’université.

Je pense qu’il s’agit de la meilleure partie du PNCE. À mon avis, l’avantage dont vous bénéficiez en devenant un entraîneur ou une entraîneure certifié(e), c’est le mentorat. Vous n’aurez pas accès à ceci si vous êtes simplement formé(e). Si vous en voulez plus, si vous désirez être différent ou différente, si vous voulez mieux, alors c’est ce que la certification vous apportera. Je crois que chaque fois que nous avons la possibilité d’avoir un mentor ou une mentore, cela nous permet de parfaire nos connaissance encore davantage, et c’est l’atout que le processus de certification vous offre.

Croyez-vous qu’il arrive parfois que les entraîneurs et les entraîneures aient de la difficulté à mesurer la valeur que peut avoir le statut «Certifié(e)»? Ils et elles ont suivi tous les ateliers, acquis toutes les connaissances, mais doivent ensuite franchir cette étape supplémentaire. Pensez-vous qu’il est parfois difficile de reconnaître la valeur de la certification?

Non. Je ne pense pas que ce soit ce qui fait hésiter les entraîneurs et les entraîneures. Tout processus d’évaluation est intimidant. Vous n’avez qu’à penser à l’anxiété provoquée par les examens, l’arrivée dans un nouvel emploi ou une entrevue pour un poste. Il y a beaucoup de situations comme ça dans la vie. Cela peut être intimidant, et je me demande si nous ne pourrions pas présenter ceci aux entraîneurs et aux entraîneures sous un jour différent afin d’atténuer l’aspect intimidant.

Avez-vous des conseils qui pourraient amener les entraîneurs et les entraîneures qui croient qu’il est ardu de franchir toutes les étapes du processus d’évaluation à trouver leur situation moins difficile?

Non, parce que comme pour tout ce qui vaut la peine d’être fait, il s’agit d’un cheminement qui n’est habituellement pas simple. Dans le film Une ligue en jupons, Tom Hanks dit : «C’est censé être difficile. Si c’était facile, tout le monde pourrait le faire. C’est parce que c’est difficile que c’est remarquable.» Je ne pense pas que la certification soit pour tout le monde. Je ne crois pas que tous les entraîneurs et les entraîneures devraient l’obtenir, mais ce serait bien si c’était le cas. Ceux et celles qui veulent profiter de ce petit supplément vont devoir fournir un petit supplément d’effort. Si vous en voulez plus, vous devez en donner plus.

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